Dacha
Dorison
caso capteur
mémoire

Mon projet final est une évolution de mes envies et de mes premiers essais du premier quadrimestre. J'avais envie de réaliser une installation qui questionne la mémoire multi-générationelle et collective en rapport avec l'histoire personnelle de ma grand-mère. Née en Biélorussie, à Minsk, elle a déménagé il y a quelques années en Israël. Elle a droit à une somme mensuelle de l'Etat israélien et allemand car elle a été victime de la Shoah. Dans un enregistrement en russe que j'ai pris en avril 2022 elle explique son histoire et ce qu'elle a vécu pendant la guerre. J'ai retravaillé cet audio pris par mon zoom h2n sur FLstudio et je l'ai ralenti le rendant inintelligible.
Le son est grave et rappelle une créature. J'aime jouer sur l'inintelligibilité objective du récit : il est en russe donc incompréhensible pour les spectateurices non russophones et métaphoriquement rendu tel quel par le ralenti de l'audio : ce récit est dur à entendre, il est le résultat d'un traumatisme historique que certaines mémoires occultent de déni ou de douleur.
En parallèle du son, un écran est suspendu au mur d'un couloir : il affiche une photo d'archive de ma famille avec dessus ma mère et ses grands parents (qui ont résistés et survécus à la guerre, mon grand père s'étant échappé du ghetto et ayant par la suite libéré ses enfants d'un camp).
Dans cette installation plus on se rapproche plus le volume du son augmente et plus l'image se floute. Le contenu est alors insaisissable : alors que le volume augmente on n'en comprend pas mieux le contenu et plus on s'approche plus l'image (la mémoire, l'archive, les traces) nous échappent.
Le couloir est une zone de transfert, un entre deux, un passage entre deux espaces prédéfinis d'une zone A à une zone B. Sa forme contraint le.a passagèr.e à circuler en ligne de droite.
Matériel utilisé :
. vidéo projecteur
. table
. ordinateur Mac
. Isadora
. capteur de distance
. écran de rétroprojection
. son et image



